Coffrages
Toutes les cotes des coffrages, dimensions et niveaux, etc. sont contrôlées avant et pendant l'exécution des travaux de bétonnage.
Les coffrages sont conçus de manière à éviter toute perte de laitance. Ils sont d'une rigidité absolue et établis de façon à permettre l'introduction et le serrage du béton.
Si le coffrage vient à se déformer, l'entrepreneur prend toute mesure pour faire disparaître le défaut (meulage, bouchardage), jusque et y compris la démolition et la reconstruction à ses frais.
Excepté pour les parois faisant l'objet de prescriptions d'aspect spécifiques, les coffrages permettent d'obtenir pour les parements apparents des surfaces régulières, lisses, ne présentant aucun défaut ou déformation qui nuise à l'aspect. Aucune bavure n'est tolérée pour les parements vus : les aspérités sont meulées.
Tous les vides aménagés dans les bétons et qui ne peuvent être décoffrés, ce dont le fonctionnaire dirigeant est seul juge, sont réalisés au moyen de coffrage en Fibrociment, ou produit similaire.
D'une manière générale, les coffrages font l'objet d'une étude détaillée à charge de l'entrepreneur.
Tous les types de coffrage, l'emploi éventuel de fils de brelage et l'utilisation de produits destinés à faciliter le décoffrage sont soumis à l'approbation du fonctionnaire dirigeant. Une attention toute particulière est apportée au choix des produits de décoffrage, en raison des variations de teinte du béton qu'ils peuvent provoquer, après décoffrage.
Toutes les arêtes vives des surfaces en béton restant visibles sont cassées au moyen d'un chanfrein de 1,5 x 1,5 à 2,5 x 2,5 cm².
Les coffrages sont également parachevés d'une façon étanche partout où l'écoulement de l'eau du béton mis en œuvre pourrait atteindre des éléments définitivement apparents.
Le bétonnage ne peut être entamé que lorsque le fonctionnaire dirigeant a approuvé les coffrages ou les dispositifs proposés, notamment pour leur fixation.
Ferraillage
L'emploi de fils de brelage traversant les coffrages pour maintenir les armatures en place est interdit.
L'entrepreneur soumet à l'agréation du fonctionnaire dirigeant le type d'écarteurs qu'il se propose d'utiliser. Leurs dimensions et résistances à l'écrasement sont telles que les épaisseurs d'enrobage des armatures imposées par les normes précitées et le document RW 99-C-2 et renseignées aux plans soient respectées. Ils ne pourront pas nuire à l'aspect du béton ni à la durabilité des armatures. L'usage de cales en bois ou déchet de briquaillons est interdit.
Il est interdit de soulever les armatures après le bétonnage.
Le ferraillage est présenté à la réception du fonctionnaire dirigeant avant bétonnage.
Déversement du béton
Avant de déverser le béton à l'endroit de sa mise en œuvre, le malaxeur tourne pendant au moins une minute à grande vitesse (de 15 à 18 tours/min) pour homogénéiser le béton.
Entre le déversement du béton sur chantier et la mise en œuvre, le délai est de 30 minutes maximum.
La hauteur de chute du béton ne peut dépasser un mètre. A cet effet, l'entrepreneur utilise des goulottes, une grue à grappin ou un cufa éventuellement muni d'un manchon en caoutchouc, pour limiter la hauteur de chute dans le coffrage.
De même, dans le cas de hauteur de déversement importante, il est fait usage de tuyaux verticaux à diamètre réduit, de manière à ce que le frottement du béton contre les parois en freine la vitesse de chute.
Le bétonnage de parois s'effectue par remplissage en couches successives, sur toute la longueur de celles-ci; le déplacement du béton à l'aide de l'aiguille vibrante d'un point central vers les côtés n'est pas admis.
Le bétonnage de colonnes s'effectue également par remplissage en couches successives qui sont vibrées une à une afin d'assurer un bon compactage du béton et une remontée de l'air occlus.
Aucun béton définitif ne peut être mis en place directement dans l'eau sauf dérogation accordée par le fonctionnaire dirigeant en fonction des nécessités dont il est seule juge et moyennant la mise en œuvre d'une procédure d'exécution et d'un béton adapté au cas rencontré.
Serrage du béton
Le serrage du béton se fait par vibration dans la masse par tout moyen adapté aux éléments à bétonner et de manière à obtenir partout la compacité optimale du béton (voir le § B.7.3.1.5 relatif à la résistance à la pénétration de l'eau du document de référence RW99-C-2).
Les appareils vibratoires sont maniés par des ouvriers qualifiés bien au courant du procédé de serrage par vibration.
Le nombre d'appareils vibratoires en bon état de fonctionnement et le nombre d'ouvriers qualifiés sont suffisants pour éviter toute interruption dans la vibration du béton (en principe pour un bétonnage en continu, 2 ouvriers se relayant par appareil).
La durée de vibration est réglée en fonction de la dimension maximum et de la forme des éléments de l'agrégat, de la constitution du béton, de l'effet de paroi, de la densité et de la position des armatures, de la distance des points de vibration. Elle est, dans tous les cas, suffisamment longue pour que la surface de béton vibré soit brillante et fermée. Un soin particulier est apporté à la vibration le long des coffrages de manière à obtenir le long de ceux-ci un film continu de mortier de ciment.
L'ouvrier doit pouvoir guider l'appareil vibratoire, il doit voir le béton qu'il vibre, de façon à pouvoir judicieusement observer l'aspect de la surface du béton vibré et régler la durée de vibration en conséquence.
Les coffrages sont constitués de manière à réaliser les conditions ci-dessus. En cas d'emploi de l'aiguille vibrante, celle-ci doit pouvoir passer entre les armatures et il y a lieu de prévoir en certains endroits des distances suffisantes entre les armatures pour livrer passage à l'appareil.
En cas d'éléments préfabriqués et de l'utilisation de vibrateurs à haute fréquence, la durée de vibration est adaptée au béton mis en œuvre de manière à éviter la remontée de mortier et l'absence de granulats dans la partie supérieure (ségrégation); les fissures ou criques de retrait ne sont pas autorisées. Il est, par ailleurs, strictement interdit de vibrer les armatures.
La mise en œuvre du béton est réalisée de façon à obtenir dans l'ensemble de la construction, l'homogénéité et la compacité les plus parfaites.
L'ordre dans lequel s'exécutent les différentes parties des ouvrages fait l'objet d'un programme de bétonnage que l'entrepreneur soumet préalablement à l'approbation du fonctionnaire dirigeant.
Ce programme est envoyé au fonctionnaire dirigeant, au plus tard un mois avant la mise en œuvre des bétons.
Le travail de bétonnage s'exerce sans désemparer et par couches horizontales successives. L'intervalle de temps qui s'écoule entre l'achèvement d'une couche et la suivante en n'importe quel point ne peut dépasser 4 heures.
Reprises
Les programmes de bétonnage mentionnent notamment l'emplacement des reprises qui ne sont pas imposées aux plans d'adjudication.
Lorsqu'un intervalle de temps de plus de 8 heures s'écoule entre l'achèvement d'un bétonnage et son recouvrement par une couche nouvelle, le fonctionnaire dirigeant peut, si il juge qu'il s'agit d'une partie très sollicitée de la construction, imposer un décapage au jet d'eau sous pression de la surface de reprise immédiatement avant bétonnage.
La soudure et l'étanchéité des bétons aux reprises sont parfaites. Dans ce but, pour un béton compact et à absorption d'eau convenable, des surfaces de reprises rugueuses, propres et légèrement humides suffisent.
D'une manière générale, les reprises sont régulièrement espacées. La hauteur entre deux reprises ne peut être inférieure à 0,75 m.
En parements apparents, les reprises sont parfaitement rectilignes. Aux endroits indiqués par le fonctionnaire dirigeant, elles sont masquées dans la gorge créée par une latte sur coffrage.
Les règles suivantes sont d'application pour les joints de reprise non soumis à compression ou situés dans des zones délicates :
1. éviter les joints de reprise dans les sections où les tensions principales de traction sont maximales
2. les plans des joints sont perpendiculaires à l'effort et se trouvent dans les zones où les moments fléchissants sont faibles et où il n'y a pas de traction
3. la surface d'attente des joints est aussi rugueuse que possible
4. les armatures d'attente ont une résistance globale équivalente à la résistance à la traction du béton coupé.
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